PRESENTATION

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Le plateau de la Borderie de Saint - Vaize est plus connu des habitants sous le nom de Prieuré ,et figure ainsi sur la carte de Cassini. Cette appellation conservée par la tradition populaire , vient du souvenir d’un prieuré qui , malgré de nombreuses vicissitudes , se dressa à cet endroit depuis le moyen âge jusqu’à la Révolution.

La pierre qu’on extrait de ces carrières n’a cessé d’être estimée depuis l’occupation romaine. Elle a servi à construire plusieurs des monuments de la région qui nous restent de cette époque , et le moyen âge l’a employée dans de nombreuses églises de Bretagne , du sud-ouest , du nord de l’Espagne et jusqu’à Cologne , dont une partie de la cathédrale est construite en pierre de Crazannes et de Saint -Vaize. Au bas du coteau où se dresse ce dernier village , sur le bord de la Charente , existe un hameau , lieu d’embarquement au nom fort significatif : Port - la - Pierre.

Ces exportations sont en partie confirmées par le fait que Saint Vaize fut connu à Trèves , Utrecht et Cologne , du XIII au XIV siècle. Le monastère augustinien de Boedeken en célébra l’office de 1459 à 1803. Ce sont du reste deux légendiers d’Utrecht et de Boedeken , confrontés avec des Bréviaires de la Bibliothèque nationale et de la Bibliothèque de Saintes , qui ont permis à M. l’abbé Texier de reconstituer le vie et le culte du martyr.

Le Prieuré est borné au nord par la ferme de M.Gascard , un petit bois et des carrières qui ne sont plus exploitées ; à l’est , par le village de Saint - Vaize et le chemin de grande communication n° 14. La voie romaine de Saintes à Angers passait autrefois sur l’emplacement du village actuel , on la reconnaît encore à l’est de l’église paroissiale. Au sud , par une déclivité de terrain formant un vallon qu’arrose le ruisseau de Rochefollet , qui se jette dans la Charente , à proximité du plateau. Enfin , à l’ouest , par la voie du chemin de fer de l’état , de Bordeaux à Nantes , et par la Charente.

Le large panorama qui s’étend au delà de la rivière offre un point de vues charmant et très pittoresque au spectateur qui le contemple du haut du plateau. Ainsi s’explique le choix de cet endroit par nos ancêtres , pour y édifier leurs principales constructions , d’autant mieux qu’ils trouvaient à pied d’oeuvre l’eau potable , la pierre à bâtir , des arbres , des terres cultivables , une rivière navigable et poissonneuse.

La tradition orale et surtout quelques renseignements historiques ont fourni plusieurs points de repère:

 

HISTORIQUE 

Dans la seconde moitié du V éme siècle vivait un jeune gallo-romain du nom de Vasius, Vassius ou Vasio, Vassio, qui possédait de grandes richesses et de nombreuses propriétés bordant la Charente de Saintes à St Vaize, et peut-être beaucoup plus loin. Ce jeune homme, qui avait perdu ses parents , se mit à fréquenter les offices religieux et fut frappé par les paroles de l’écriture qui dénoncent l’abus des richesses et prêchent l’amour du prochain. Il s’empressa de mettre en pratique ces avertissements et, selon la loi romaine, il libéra graduellement ses esclaves , se dépouilla à leur profit de tous ses biens , ne conservant pour soi-même qu’un domaine , celui qui nous intéresse: Le Prieuré actuel . Vasius est donc le fondateur du village qui depuis a porté son nom.

Au nombre des parents de Vasius se trouvaient Procolus et son fils Naumance, ces misérables assassinèrent ou firent assassiner la généreux gallo-romain qui les privait d’un riche héritage , et cherchèrent à faire disparaître son corps ( 489 ) . Un certain Franeus , libéré et sans doute protégé de Vasius , réussit à sauver la dépouille mortelle du martyr et l’ensevelit dans un tombeau de pierre ,entre la voie romaine et la Charente . La voix populaire proclama bientôt les prodiges opérés par les reliques de St Vaize , si bien que l’évêque de Saintes , ainsi qu’il en avait le droit en ces temps lointains reconnut au fondateur et bienfaiteur de la localité les titres de saint et de martyr (511) . Une abbaye fut fondée dont l’église conserva ses ossements ; elle subsista de 511 jusqu’à l’invasion des Normands (865).

Vers 1130-1135 , des moines augustiniens élevèrent sous le nom d’un prieuré dépendant de l’Abbaye de Celles sur Belle (Deux-Sèvres) un second monastère , celui dont nous avons retrouvé les fondations et dont l’église reçut à son tour le tombeau de Saint Vaize, qui est signalé présent à cette place à la date extrême de 1459. Cet exposé sommaire de la tragédie de Saint Vaize est , pour la plus grande partie emprunté au consciencieux travail de M.l’abbé TEXIER , secrétaire de la Commission, qui a cherché ou fait rechercher dans des archives lointaines, à Paris, à Londres, au Vatican (Fonds Avignonnais), à Bruxelles, et jusqu’à Utrecht et Paderborn, tout ce qui pouvait intéresser la vie et le martyr du généreux Vasius. Le mémoire de Mr l’abbé Texier a paru dans le Bulletin religieux du diocèse de La Rochelle et Saintes, du 24 décembre 1936 au 08 juillet 1937.

Un prieur nommé du Breuil (inhumé, avec une longue épitaphe, dans l’église paroissiale actuelle) transforma en prieuré- cure (1620) l’ancien établissement désaffecté et ruiné. Ce prieur habitait alors un local qui forme aujourd’hui la ferme de M.E.Gascard (restes de peintures et de boiseries). Il fit établir tout prés un petit oratoire dont le mur est présente une peinture murale très abîmée (XVII ème siècle ) où l’on reconnaît le Christ en croix et Saint Vaize au pied de celle-ci. Ce troisième établissement franchit sans péripétie la Révolution, le curé et le vicaire d’alors ayant prêté serment à la Constitution. Aprés ce chapitre historique indispensable, nous allons entreprendre la description méthodique de nos découvertes, en commençant par le monastère, puisque c’est lui qui nous a permis de trouver les vestiges d’une villa-gallo-romaine, qui fut probablement celle de Vasius.

Extrait du rapport sur les fouilles exécutées au lieu dit " Le Prieuré ", à Saint -Vaize , Charente - Maritime  en Juin - août 1937.

 

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